Le féminisme en mouvements, une introduction. PARTIE I : LE FÉMINISME INSURRECTIONNEL. LA RADICALISATION DE LA CRITIQUE À L'ÈRE DE LA SOCIAL-DÉMOCRATIE. 1. Qu'y a-t-il de critique dans la Théorie Critique ? Le cas de Habermas et du genre. 1.1. Une interrogation féministe du cadre théorique habermassien. 1.2. Le public et le privé dans le capitalisme classique. Leur implicite en matière de genre. 1.3. La dynamique du capitalisme de l'État-providence : une critique féministe. 1.4. Conclusion. 2. La lutte pour l'interprétation des besoins. Ébauche d'une théorie critique féministe et socialiste de la culture politique du capitalisme tardif. 3. Une généalogie de la « dépendance ». Enquête sur un concept-clé de l'État-providence américain. 3.1. Registres de sens. 3.2. La dépendance préindustrielle. 3.3. La « dépendance » industrielle. Le travailleur et ses négatifs. 3.4. L'essor de la « dépendance à l'aide sociale » (1890-1945). 3.5. La société postindustrielle et la disparition de la « bonne » dépendance. 3.6. La dépendance à l'aide sociale comme pathologie postindustrielle. 3.7. Politiques publiques postindustrielles et politique de la dépendance. 3.8. Conclusion. 4. Après le revenu familial. Exercice de réflexion postindustrielle. 4.1. L'équité entre les hommes et les femmes. Une conception complexe. 4.2. Le modèle du « soutien de famille universel ». 4.3. Le modèle de la « parité du pourvoyeur du "care" ». 4.4. Vers un modèle de « pourvoyeur universel du "care" ». PARTIE II : LE FÉMINISME DOMPTÉ. LE PASSAGE DE LA REDISTRIBUTION À LA RECONNAISSANCE À L'ÂGE IDENTITAIRE. 5. Structuralisme ou pragmatique ? Sur la théorie du discours et la politique féministe. 5.1. Pourquoi les féministes veulent-elles une théorie du discours ? 5.2. Le « lacanisme » et les limites du structuralisme. 5.3. Julia Kristeva, entre structuralisme et pragmatique. 5.4. Conclusion. 6. Pour une politique féministe à l'âge de la reconnaissance. Une approche bidimensionnelle de la justice de genre. 6.1. Une analyse bidimensionnelle pour une théorie du genre revue et corrigée. 6.2. Repenser la parité entre les hommes et les femmes : pour une conception bidimensionnelle de la justice. 6.3. Repenser la reconnaissance : pour une politique féministe non identitaire. 6.4. Intégrer la redistribution et la reconnaissance dans la politique féministe. 6.5. Conclusion. 7. Hétérosexisme, déni de reconnaissance et capitalisme. Une réponse à Judith Butler. PARTIE III : LE FÉMINISME RENAISSANT ? LA CONFRONTATION AVEC LA CRISE CAPITALISTE À L'ÈRE NÉOLIBÉRALE. 8. Le cadre de la justice dans un monde globalisé. 8.1. La spécificité du politique. 8.2. Trois niveaux de dénis de représentation. 8.3. De la territorialité étatique à l'efficacité sociale ? 8.4. Un cadrage postwestphalien. 8.5. La justice métapolitique. 8.6. Théorie monologique et dialogue démocratique. 9. Le féminisme, le capitalisme et la ruse de l'Histoire. 9.1. Le féminisme et le capitalisme organisé par l'État : L'économisme -- L'androcentrisme -- L'étatisme -- Le modèle westphalien -- Contre l'économisme -- Contre l'androcentrisme -- Contre l'étatisme -- Pour et contre le modèle westphalien. 9.2. Le féminisme et le « nouvel esprit du capitalisme » : La resignification de l'anti-économisme féministe -- La resignification de la lutte féministe contre l'androcentrisme -- La resignification de l'anti-étatisme féministe -- La resignification de l'ambiguïté féministe face au modèle westphalien. 9.3. Y a-t-il des perspectives d'avenir ? 10. Entre marchandisation et protection sociale. Les ambivalences du féminisme dans la crise du capitalisme. 10.1. Les concepts clés de Polanyi : marchés désencastrés, protection sociale et double mouvement. 10.2. L'émancipation : le « tiers » manquant. 10.3. L'émancipation des protections hiérarchiques. 10.4. Conceptualiser un triple mouvement. 10.5. Changer de perspective : l'ambivalence de l'émancipation dans la nouvelle grande transformation. 10.6. Ambivalences féministes. 10.7. Conclusion : pour une nouvelle alliance entre émancipation et protection sociale.
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SUMMARY OR ABSTRACT
Text of Note
4e de couv.: Vue d'aujourd'hui, l'histoire du féminisme américain depuis les années 1960 apparaît comme un drame en trois actes. Dans un premier temps, le mouvement de libération des femmes naît comme une force insurrectionnelle visant à faire voler en éclats une politique technicisée et un imaginaire social-démocrate qui avait occulté l'injustice de genre. Ensuite, alors que les énergies utopiques commencent à s'épuiser, le féminisme est aspiré par la politique de l'identité. Ses élans transformateurs se trouvent canalisés vers un nouvel imaginaire politique qui place « la différence » au premier plan. Passant de la redistribution à la reconnaissance, le mouvement déplace son attention vers la politique culturelle au moment où un néolibéralisme naissant déclare la guerre à l'égalité sociale. Enfin, depuis que le néolibéralisme est entré en crise, les conditions semblent réunies pour voir un féminisme revigoré rejoindre d'autres forces d'émancipation cherchant à assujettir des marchés déchaînés à un contrôle démocratique. Ainsi, le mouvement pourrait récupérer son esprit insurrectionnel tout en approfondissant les idées qui le caractérisent : sa critique structurelle de l'androcentrisme inhérent au capitalisme, son analyse systémique de la domination masculine et ses propositions d'amendements, informées par le genre, de la démocratie et de la justice. Écrits entre 1984 et 2010, les articles qui composent ce livre donnent à lire la trajectoire théorique et politique d'une théoricienne féministe majeure de notre temps.