« Le Kivu, c'est notre Alsace-Lorraine, monsieur ! » :
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[Article]
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Femmes d'origine congolaise dans l'espace public belge et contraintes de la dénonciation en situation postcoloniale
First Statement of Responsibility
Césarine Bolya Sinatu, Marie Godin, Nicole Grégoire, et al.
.PUBLICATION, DISTRIBUTION, ETC
Place of Publication, Distribution, etc.
Leiden
Name of Publisher, Distributor, etc.
Brill
SUMMARY OR ABSTRACT
Text of Note
A partir d'une situation d'interpellation parlementaire mettant en scène une tribune de femmes d'origine congolaise dénonçant la situation de guerre et de violence sévissant à l'Est du Congo, cet article se penche sur la présence croissante de femmes d'origine congolaise dans l'espace public belge. Tout d'abord, l'article met en relation l'histoire de l'évolution des rapports sociaux de sexe au Congo et la socialisation politique de certaines femmes d'origine congolaise dans l'espace public belge à travers notamment le développement d'un tissu associatif congolais particulièrement féminisé. Ensuite, le cadre dans lequel la dénonciation faite par les femmes prend place est analysé par le biais d'un outillage théorique innovant, articulant des concepts de la sociologie pragmatique (Boltanski et al. ; Boltanski et al. ) et de la théorie des mouvements sociaux (Snow et al. ). L'analyse montre que les rapports postcoloniaux belges peuvent donner lieu, dans l'espace public, à des situations d'interaction paradoxales où l'histoire coloniale, alors qu'elle sous-tend l'ensemble des échanges, doit être gardée sous silence sous peine de grever la légitimité et la cohérence de la prise de parole en public. Cette stratégie d'évitement du cadre postcolonial permet aux femmes de faire entendre leurs voix. A partir d'une situation d'interpellation parlementaire mettant en scène une tribune de femmes d'origine congolaise dénonçant la situation de guerre et de violence sévissant à l'Est du Congo, cet article se penche sur la présence croissante de femmes d'origine congolaise dans l'espace public belge. Tout d'abord, l'article met en relation l'histoire de l'évolution des rapports sociaux de sexe au Congo et la socialisation politique de certaines femmes d'origine congolaise dans l'espace public belge à travers notamment le développement d'un tissu associatif congolais particulièrement féminisé. Ensuite, le cadre dans lequel la dénonciation faite par les femmes prend place est analysé par le biais d'un outillage théorique innovant, articulant des concepts de la sociologie pragmatique (Boltanski et al. 1984; Boltanski et al. 2007) et de la théorie des mouvements sociaux (Snow et al. 1986). L'analyse montre que les rapports postcoloniaux belges peuvent donner lieu, dans l'espace public, à des situations d'interaction paradoxales où l'histoire coloniale, alors qu'elle sous-tend l'ensemble des échanges, doit être gardée sous silence sous peine de grever la légitimité et la cohérence de la prise de parole en public. Cette stratégie d'évitement du cadre postcolonial permet aux femmes de faire entendre leurs voix. A partir d'une situation d'interpellation parlementaire mettant en scène une tribune de femmes d'origine congolaise dénonçant la situation de guerre et de violence sévissant à l'Est du Congo, cet article se penche sur la présence croissante de femmes d'origine congolaise dans l'espace public belge. Tout d'abord, l'article met en relation l'histoire de l'évolution des rapports sociaux de sexe au Congo et la socialisation politique de certaines femmes d'origine congolaise dans l'espace public belge à travers notamment le développement d'un tissu associatif congolais particulièrement féminisé. Ensuite, le cadre dans lequel la dénonciation faite par les femmes prend place est analysé par le biais d'un outillage théorique innovant, articulant des concepts de la sociologie pragmatique (Boltanski et al. ; Boltanski et al. ) et de la théorie des mouvements sociaux (Snow et al. ). L'analyse montre que les rapports postcoloniaux belges peuvent donner lieu, dans l'espace public, à des situations d'interaction paradoxales où l'histoire coloniale, alors qu'elle sous-tend l'ensemble des échanges, doit être gardée sous silence sous peine de grever la légitimité et la cohérence de la prise de parole en public. Cette stratégie d'évitement du cadre postcolonial permet aux femmes de faire entendre leurs voix. A partir d'une situation d'interpellation parlementaire mettant en scène une tribune de femmes d'origine congolaise dénonçant la situation de guerre et de violence sévissant à l'Est du Congo, cet article se penche sur la présence croissante de femmes d'origine congolaise dans l'espace public belge. Tout d'abord, l'article met en relation l'histoire de l'évolution des rapports sociaux de sexe au Congo et la socialisation politique de certaines femmes d'origine congolaise dans l'espace public belge à travers notamment le développement d'un tissu associatif congolais particulièrement féminisé. Ensuite, le cadre dans lequel la dénonciation faite par les femmes prend place est analysé par le biais d'un outillage théorique innovant, articulant des concepts de la sociologie pragmatique (Boltanski et al. 1984; Boltanski et al. 2007) et de la théorie des mouvements sociaux (Snow et al. 1986). L'analyse montre que les rapports postcoloniaux belges peuvent donner lieu, dans l'espace public, à des situations d'interaction paradoxales où l'histoire coloniale, alors qu'elle sous-tend l'ensemble des échanges, doit être gardée sous silence sous peine de grever la légitimité et la cohérence de la prise de parole en public. Cette stratégie d'évitement du cadre postcolonial permet aux femmes de faire entendre leurs voix.