Depuis la nuit du 19 septembre, la Côte d'Ivoire connaît la plus grave crise au cours de son histoire, du moins depuis son indépendance, après le coup d'Etat de décembre 1999. Ceux qui ont pris les armes disent l'avoir fait pour lutter contre les conséquences de l'ivoirité: la xénophobie, la ségrégation et l'exclusion. La réaction qui s'en est suivie, notamment celles des mouvements dits patriotiques, est expliquée par ceux-ci comme une résistance et une défense de la patrie en danger. Le sentiment d'appartenance des unset des autres à la nation ivoirienne et la mobilisation patriotique pour justifier les actions entreprises respectivement, voilà ce qui transparaît au-delà des clivages et des antagonismes dans la crise ivoirienne. Le dessein de cet article est alors d'essayer de comprendre et d'expliquer cette mobilisation patriotique chez les protagonistes. Que la notion d'ivoirité ait affecté les relations entre les Ivoiriens (notamment entre ceux du nord et sud) et de ceux-ci avec les immigrés ouest-africains, personne ne pourrait le nier, et qu'ensuite celle-là constitue l'élément déclencheur de la crise ivoirienne, cela est peut être possible; que cette crise, enfin, ait aiguisé le sentiment patriotique ou nationaliste des Ivoiriennes et des Ivoiriens, cela est sans doute aussi vrai ; mais ce qui nous paraît plus plausible - et c'est là l'hypothèse de ce travail - est que la mobilisation patriotique observée ici de pan et d'autre dans cette crise ivoirienne ne constitue qu'un enjeu de pouvoir, une rhétorique de Jutte sur le pouvoir. Depuis la nuit du 19 septembre, la Côte d'Ivoire connaît la plus grave crise au cours de son histoire, du moins depuis son indépendance, après le coup d'Etat de décembre 1999. Ceux qui ont pris les armes disent l'avoir fait pour lutter contre les conséquences de l'ivoirité: la xénophobie, la ségrégation et l'exclusion. La réaction qui s'en est suivie, notamment celles des mouvements dits patriotiques, est expliquée par ceux-ci comme une résistance et une défense de la patrie en danger. Le sentiment d'appartenance des unset des autres à la nation ivoirienne et la mobilisation patriotique pour justifier les actions entreprises respectivement, voilà ce qui transparaît au-delà des clivages et des antagonismes dans la crise ivoirienne. Le dessein de cet article est alors d'essayer de comprendre et d'expliquer cette mobilisation patriotique chez les protagonistes. Que la notion d'ivoirité ait affecté les relations entre les Ivoiriens (notamment entre ceux du nord et sud) et de ceux-ci avec les immigrés ouest-africains, personne ne pourrait le nier, et qu'ensuite celle-là constitue l'élément déclencheur de la crise ivoirienne, cela est peut être possible; que cette crise, enfin, ait aiguisé le sentiment patriotique ou nationaliste des Ivoiriennes et des Ivoiriens, cela est sans doute aussi vrai ; mais ce qui nous paraît plus plausible - et c'est là l'hypothèse de ce travail - est que la mobilisation patriotique observée ici de pan et d'autre dans cette crise ivoirienne ne constitue qu'un enjeu de pouvoir, une rhétorique de Jutte sur le pouvoir.